(1864-1944)
Julien Féron est avant tout un grand coloriste qui, tout comme Guillaumin, pourrait le faire considérer comme un fauve.
Biographie de l'artiste(1864-1944)
Julien Féron est avant tout un grand coloriste qui, tout comme Guillaumin, pourrait le faire considérer comme un fauve.
Biographie de l'artisteTechnique : Huile sur panneau
Format : 33 x 41 cm
Signée en bas à gauche
# 677
VENDU
Technique : Huile sur carton
Format : 55 x 46 cm
Signée en bas à droite
# 670
VENDU
Technique : Huile sur toile
Format : 50 x 73 cm
Signée en bas à gauche
# 709
VENDU
Normand de souche, Julien Féron est né en 1864 à Saint-Jean du Cardonnay, en Seine-Maritime. D’une famille bourgeoise, il fait des études d’ingénieur et se marie à 23 ans avec une jeune fille âgée de 16 ans dont les parents sont des réfugiés alsaciens. Comme il est de tradition dans les familles aisées, le père établit son fils. Il lui achète un fonds de commerce au Houlme. Julien Féron, qui ne possède aucunement la bosse du commerce, devient paradoxalement le plus grand entrepositaire d’alcool de toute la vallée du Cailly, rayonnant sur 150 kilomètres, faisant contre mauvaise fortune bon cœur et acceptant cette situation qui lui réussissait fort bien. En 1898, à 34 ans, au lendemain de la naissance de son sixième enfant, Julien Féron commence à peindre en autodidacte avec cette envie absolument foudroyante de transcrire les couleurs, une dominante dans l’œuvre de Julien Féron. Il part maintenant seul dans la campagne avec son chevalet, ses pinceaux et sa palette. Vers 1902-1903, il franchit le pas. Dans sa propriété du Houlme, il se fait construire un atelier très spacieux, collectionnant tout ce qui a trait à la peinture. Il passe son temps en allées et venues à Paris et Rouen dans les expositions. Par hasard, lors d’une de ses excursions parisiennes, il a la chance de rencontrer l’acteur Dorival, sociétaire du Français et grand collectionneur. Curieux de nature, Dorival vient au Houlme. Frappé par la peinture de Féron, il en parle à Armand Guillaumin. Par son intermédiaire, les deux hommes se rencontrent en 1904. C’est le début d’une grande amitié, mêlée de respect, et pour Féron une nouvelle prise de conscience, un nouvel épanouissement. La rencontre avec Guillaumin est fondamentale dans la carrière du peintre.
Dans ce village de Gassin, Féron est le premier étranger à venir habiter. Il y séjourne deux mois pendant huit années et le peintre atteint sa plénitude. Cette période du Midi a été absolument déterminante.
Sa passion pour la peinture ne s’éteindra qu’avec lui, le 6 février 1944.
Entre 1900 et 1905, il se lie d’amitié avec Robert Antoine Pinchon, Pierre Dumont, Eugène Tirvert, Marcel Couchaux, et plus tard, Pierre Hodé. Ce sont ces peintres, si souvent réunis autour de lui, dans sa maison, qui vont fonder dès 1907 le groupe des XXX, puis la Société de peinture moderne. Féron partage leur enthousiasme face au mouvement naissant du «Fauvisme», c’est normal, c’est un passionné de la couleur, toutes ses toiles sont conçues par touches courtes de couleurs pures.
L’étude de l’œuvre de cet artiste peut se diviser en trois grandes périodes :
La première (1898-1903) est celle où l’apport du fauvisme pour ce jeune peintre de quarante ans est essentiel. Il maîtrise la couleur et progressivement organise sans amateurisme sa toile.
La seconde (1904-1910) est marquée par la rencontre avec Guillaumin qui découvre en lui un talent sûr qu’il cherche à conseiller. L’autorité du Maître portera sur la composition du tableau, l’élargissement de la touche par la recherche d’aplats et sur les bases harmoniques des couleurs et de leurs valeurs. Les toiles de cette époque et surtout celles de la Creuse furent très imprégnées de la palette de Guillaumin. Malgré cette forte amitié, Féron cesse de travailler auprès de Guillaumin; seule leur correspondance assidue leur permet de conserver un contact.
La troisième période (1911-1944) est celle de la plénitude. Il se détache des méthodes que Guillaumin lui a enseignées gardant toutefois une forte empreinte. Son travail devient très personnel, sa caractéristique essentielle demeure la couleur. C’est une œuvre joyeuse, menée avec rapidité et aisance. Chaque tableau est une invitation à l’évasion, il peint avec fougue, le personnage et sa toile ne font qu’un.
Julien Féron est avant tout un grand coloriste qui, tout comme Guillaumin, pourrait le faire considérer comme un fauve.
Bien sûr, il y a chez Julien Féron une prédilection pour la couleur, un refus de l’anthropocentrisme au profit du paysage, une relative indifférence pour la composition, un goût pour les couleurs vives et surtout une liberté d’expression picturale.
Il n’en reste pas moins que l’art de Julien Féron participe à ce nouvel élan vital qui va secouer le monde de l’art en cette transition de siècle. Il adopte une nouvelle manière d’appréhender le monde. La nature n’est plus l’objet de sa peinture mais plutôt le lieu où s’exerce son imagination, ses impulsions, ses sensations.
Il y a dans sa peinture une véritable explosion lyrique où les couleurs s’expriment avec la plus grande liberté. Une peinture de Julien Féron n’est pas une représentation illusionniste et passive de la réalité mais un espace poétique où la réalité est réinventée, où il accorde le primat à l’imagination.
Julien Féron est resté jusqu’au bout un grand coloriste, puisqu’au moment d’entrer dans l’autre monde ses derniers mots ont encore été: «Rose, bleu, orange, que c’est beau … »