Peintre de scènes historiques, de compositions animées, de paysages d’eau et de marines, Ferdinand Gueldry a tous les atouts en mains: un talent inné pour le dessin et une jeunesse dorée qui lui permet de suivre intensément des cours à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, où il est l’élève de Gérôme, et surtout, de s’adonner à son sport favori, l’aviron, qui deviendra un thème d’inspiration récurrent dans son oeuvre. Membre de la Société Nautique de la Marne, dans l’Île Fanac, il se plait à dépeindre ses coéquipiers sur l’eau, dont il excelle à traduire toutes les nuances et les reflets sur la toile.
Il expose régulièrement au Salon des Artistes Français de 1878 à 1933. Il obtient une Médaille de 3ème classe en 1885, et une Médaille d’argent à l’Exposition Universelle de 1889. Il reçoit une bourse de voyage en 1900. En 1908, il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur.
Au début de sa carrière, il peint des scènes de la vie ouvrière, des intérieurs d’usines et d’ateliers, illustrant la révolution industrielle, ainsi que des portraits, des paysages en Bretagne et dans le Midi. Puis il se consacre à peindre des paysages de bords de rivières, de marais et de lacs, animés de canotiers, de scènes d’aviron et de régates. Le canotage est encore très en vogue dans les années 1880-1890. Les environs de Paris sont désormais accessibles. L’aviron et sa fluidité, un nouveau loisir de la fin du 19è siècle, est un thème que l’on trouvait déjà fréquemment chez les peintres impressionnistes. Gueldry s’en empare avec un souci plus grand de la vérité dans les détails, notamment pour les costumes des canotiers et de leurs partenaires féminines. Sur la Seine ou sur la Marne, cohabitent des hommes tranquilles, coiffés d’un canotier, barrant ou laissant filer un petit dériveur, et des rameurs, vêtus de maillots rayés, à l’allure affirmée et sportive. Arbitre international d’aviron, il se rend plusieurs fois en Angleterre, sur la Tamise, aux célèbres régates de Henley, d’où il tire un de ses chefs-d’oeuvre, « Sur la Tamise », qu’il conservera toute sa vie.
Ferdinand Gueldry est donc le spécialiste des scènes de canotage et d’aviron: « L’Éclusée », (1888, Musée Saint-Denis, Reims), « Le saut du Barrage », (1895, Hôtel de Ville de Joinville le Pont), « Aux Sources du canotage- Sur la Tamise »,(1896, Musée de Nogent-sur-Marne), « Les Canotiers »,( Musée de Cahors).