Né en 1946 à Batna (Algérie)
Biographie de l'artisteVisite à l’atelier
la « Comédie Humaine », selon Salim Harsous, c’est d’abord le choc d’un enfer tranquille. Sur toutes les toiles, une sarabande obsessionnelle de têtes ou de masques cerne, engloutit ou expulse des visages dont le regard perdu nous accroche: avertissement ou appel au secours? Des couleurs feu et glace, salies, se heurtent et un voile translucide traverse parfois les toiles. isolant el révélant, soulignant le cadre de solitude où veillent les visages.
Des objets improbables répondent à ces tableaux. De ces formes drapées de céramique blanche enluminée de franches couleurs primaires ou de teintes naturelles enrichies d’arabesques, émergent les mêmes visages, modelés ou émaillés: objets presque quotidiens, à l’usage impossible, faits pour capturer le regard, mine de rien.
Et puis ces croix monumentales pavées de carreaux de faïence (de bonnes intentions ?). Encore des visages, des masques, qui grouillent et se multiplient: arbres de vie ou instruments de torture? À leur pied, une phrase aux lettres mêlées propose une clé à la curiosité du visiteur.
Sans rapport, semble-t-il, avec les harmonieuses sculptures de bois, de pierre, de verre, où les formes douces se répondent, sa dédoublent et donnent une vie tendre à la matière brute dont elles se dégagent. Mais ce sont toujours les mêmes visages qui nous apparaissent d’abord. Et ne nous parlent-ils pas d’une humanité inquiète cherchant à travers la solitude et les épreuves à se rapprocher pour partager?
D. Bervas